samedi 26 novembre 2011

Enigme 33


Si vous le souhaitez, vous pouvez envoyer vos réponses à xtinemer@gmail.com avant dimanche soir.

Bon week-end à toutes et à tous!
Bravo à Catherine: un sans faute. Un bravo aussi à Patrick qui n'a pas démérité! Bonne semaine! 

Réponse 
Le Marin de Gibraltar réalisé par Tony RICHARDSON d'après le livre de Marguerite DURAS
L'Etranger réalisé par Luchino VISCONTI d'après le livre de Albert CAMUS
Regain réalisé par Marcel PAGNOL d'après le livre de Jean GIONO
La Mégère apprivoisée réalisé par Franco ZEFFIRELLI  d'après le livre de William SHAKESPEARE
Thérèse Desqueyroux réalisé par Georges FRANJU d'après le livre de François MAURIAC
Le Rouge et le noir réalisé par Claude AUTANT-LARA d'après le livre de STENDHAL
Le Choix de Sophie réalisé par Alan J. PAKULA  d'après le livre de William STYRON
Les Thibault réalisé par Jean-Daniel VERHAEGHE d'après le livre de Roger MARTIN DU GARD
Le Festin de Babette réalisé par Gabriel AXEL d'après une nouvelle de Karen BLIXEN (Le dîner de Babette)
Zazie dans le métro réalisé par Louis MALLE  d'après le livre de Raymond QUENEAU

dimanche 20 novembre 2011

Wonderland

Un antidote à ce mois de novembre, toujours éprouvant pour moi.

Des images lumineuses et flamboyantes d'un pays que j'aime tout particulièrement. A partager et à savourer (en cliquant sur ce montage, les photos prennent de la...grandeur!)

samedi 19 novembre 2011

Werther

Pourquoi me réveiller, Werther, Acte III, Massenet
Version baryton


Le même
Version ténor



Il y a des surprises formidables! Celle que m'avait réservée mon frère il y a deux petites semaines fut de taille. C'était la première fois que je mettais les pieds à la salle Pleyel ! J'ai pu y entendre  Ludovic Tézier, un baryton que j'aime beaucoup et Joseph Calleja un ténor qui monte, qui monte , que je n'avais jamais entendu et dont mon frère me rebat les oreilles depuis qu'il a découvert quelques-uns de ses enregistrements !  C'était un très beau concert et Calleja  nous a tous enthousiasmés. 
Ces deux chanteurs nous ont même offert un inédit à la fin de leur récital avec la complicité de Frédéric Chaslin: ils ont chanté en duo Pourquoi me réveiller de Werther .C'était beau!

Hélas, il n'existe malheureusement aucun enregistrement de Werther par Calleja sur le web mais je ne résiste pas au plaisir de vous faire entendre sa voix dans un air qui vous rappellera certainement quelque chose... et qu'il a interprété ce soir-là. Instants de grâce... 

On dit de Calleja qu'il est une voix qu'on retiendra. On peut en être sûr!


dimanche 13 novembre 2011

Woodstock


Je viens d'achever la lecture de Hymne, le dernier livre de Lydie Salvayre. Fort et formidablement écrit !

Ce roman est un hymne à Jimi Hendrix et à sa chanson The Star Spangled Banner chantée le 18 août 1969 à 9 heures du matin à Woodstock. L'hymne américain revu par Hendrix et devenu Hymne, avec un H majuscule pour cet écrivain dont j'avais lu La Compagnie des spectres, il y a une certain temps et qui m'avait  laissé un souvenir intense.

Lydie Salvayre dit vouloir écrire  une louange à Jimi Hendrix, ce musicien américain, lui, " le trois fois bâtard, le trois fois paria, le trois fois maudit, lui dont les veines charriaient du sang noir, du sang cherokee et quelques gouttes de sang blanc, lui qui vivait avec trois coeurs battants, et peut-être davantage.
Car Hendrix était, à lui seul, un continent et une Histoire."

Une louange car la reprise de l'hymne américain par ce guitariste génial, gaucher et qui avait monté ses cordes sur sa première guitare à l'envers, brasse "dans un même choeur le sanglot des Indiens Cherokee chassés de leurs sauvages solitudes, la nostalgie des esclaves noirs qui chantaient le blues dans les champs de coton, les fureurs électriques du rock'n'roll moderne et les sons si nouveaux du free-jazz,
par le seul moyen de sa musique, il rameuta en trois minutes quarante-trois, le troupeau des  Amériques qui faisaient l'Amérique et qui hurlèrent à la mort de se voir ainsi regroupées."

Salvayre, qui  d'emblée annonce qu'elle n'a "rien d'une experte en musique, qu'elle n'en possède ni le savoir ni les armes", qui ne cherche pas non plus à faire de l'ombre aux biographes de Hendrix, démontre qu'en introduisant du blues, du free-jazz, des mélopées indiennes dans cet hymne,  Jimi Hendrix fit acte politique.  Un cri qui résonne encore en elle, "un cri plus fort que tous les mots."

L'écriture de Lydie Salvayre claque, sonne! Elle dévoile l'intime, cette admiration sans limite pour cette musique, sans jamais parler d'elle! Elle sait dire l'émotion, elle sait raconter l'enfance de John Allen Hendrix, son désarroi, sa timidité, son manager pourri, sa descente aux enfers. Elle sait aussi raconter les Noirs chassés  des snacks, des plages, des cinémas, elle sait raconter le Vietnam cette guerre  qui "dépassait de beaucoup la mesure d'un désastre national, une guerre qui était comme une plaie empoisonnée dans l'esprit de la jeunesse", les rockers -certains- qui inauguraient le marketing -la musique/marchandise- et qui ne pensaient qu'au fric.Oui, elle sait  tout raconter, sans lourdeur, sans pédagogie, avec son coeur, avec sa franchise, avec enthousiasme, avec colère, avec passion,  mais le plus superbe, le plus touchant c'est que ses mots deviennent eux-mêmes un chant, un autre hymne. Tout son livre mériterait qu'on lui prête une voix: et quelle plus belle réussite qu'un écrivain qui écrit pour la voix humaine?


J'aurais envie de vous donner à lire des passages entiers! Allez, un dernier:
"Un hymne de trois minutes quarante-trois qui fit du 18 août 1969 une date dans l'Histoire, je l'affirme et le signe
et, où, quarante ans après, nous sommes innombrables à puiser je ne sais quels élans, je ne sais quelles forces. Car je l'ai constaté en moi: aux jours de lassitude et souvent en novembre, lorsque rien n'apparaît pour me donner du sens, lorsque je sens monter une sourde tristesse doublée d'un sourd ennui, lorsque prostrée devant mon poste de télévision, je me laisse glisser dans une résignation morne, lorsque je mange sans faim, lorsque je bois sans soif, lorsque je lis des livres qui me tombent des mains, lorsque je ne peux m'empêcherde bâiller devant toutes ces protestations faites à tout propos, mais si tièdement et si mollement qu'elles portent en elles leur propre reniement, lorsque les faiseurs d'opinion me semblent acoquinés à la pire veulerie,
j'écoute The Star Spangled Banner,
j'écoute la musique d'un jeune homme qui mourut à vingt-sept ans pour la beauté." 



samedi 12 novembre 2011

Enigme 31

X- On se ressemble un peu tous les deux, non?
Y- Ah! oui, tu trouves? Ce n'est pas vraiment mon impression: toi, tu es ancré dans une époque, une ville dont ton créateur est le fils. Une ville qui  a eu un passé houleux, c'est le moins qu'on puisse dire!  Moi, je vis dans un monde imaginaire.
X- Certes, certes, mais tous les deux, nous sommes en quelque sorte des gamins éternels. 
Y- Disons plutôt que nous avons en commun le fait de ne pas avoir voulu grandir. Et on a eu raison non?
X- Moi, ça ne m'a pas trop réussi, tu sais. Quand je me suis mis à vouloir grandir, on m'a accusé d'un crime qui m'a valu un internement dans un asile. Mais ça ne m'a pas empêché de raconter ma vie, remarque! J'avais le temps. D'où ce long monologue que j'ai entrepris...
Y- Oui, et d'ailleurs ta vie est d'un grotesque! C'est pas toi dont la mère est morte d'une indigestion de poissons?
X- Ma mère, elle n'a pas supporté qu'on remplace le portrait de Beethoven par celui d'Hitler et les chansons d'amour qu'elle chantait au piano à son amant, par la radio nazie...
Y-  Je comprends mon pauvre gars, mais tu as su leur pourrir la vie avec ton jouet fétiche!
X- Ah! tu te rappelles de ça, toi?
Y-  On ne peut pas l'oublier! 
X- Toi, non plus on ne t'a pas oublié: y a même des médecins qui se sont emparés de ton cas! Sans compter le crocodile dans la gueule duquel tu as jeté ton pire ennemi!
Y- Ce fut un sacré combat! Mais mes détracteurs disent de moi que je ne suis pas le garçon que joyeux que je semble être. Je serais incapable d'amour, je considèrerais les autres personnages comme des faire-valoirs.
X- Peu importe, va! Nous intéressons toujours quelques lecteurs. Et toi, ce sont parfois les plus jeunes qui te connaissent!

Qui sont ces deux personnages, tirés de mes très lointains souvenirs?

Si vous avez une idée et si vous le souhaitez, vous pouvez envoyer vos réponses jusqu'à dimanche soir,à xtinemer@gmail.com.
Amusez-vous bien!

Réponse:
Bravo à Catherine, Calyste, Marc et Marine: il s'agissait bien d'Oskar Matzerath du roman Le Tambour de Günter Grass et  de Peter Pan du roman Peter Pan et Wendy de J.M. Barrie

jeudi 10 novembre 2011

Welle (die)



La Vague, ce film allemand de Dennis Gansel sorti en mars 2009 sur nos écrans est une grande claque: cette fiction, qui relate une expérience qu'avait menée un professeur américain  dans un lycée de Palo Alto en 1967 avec des élèves de première, a de quoi nous mettre très mal à l'aise; le nazisme n'est-il qu'une idée du passé, à jamais morte? Personne ne voterait pour Hitler aujourd'hui? Pas si sûr...

Dans ce film, deux professeurs sont chargés de faire  à leurs élèves des cours sur l'anarchie et l'autocratie. Pour faire comprendre les mécanismes de l'autocratie, l'un des deux enseignants, Wengler, un professeur d'EPS, préfère la mise en pratique plutôt qu'un exposé. Les élèves  de cette classe, différents socialement, culturellement et psychologiquement ont un point commun: plus personne contre qui se rebeller... Problème d'ancrage dans la société, comme on dit, et pourtant si vrai, même si des facteurs comme le consumérisme à outrance masquent ce désarroi.

En une semaine, après avoir établi en commun une définition du mot "autocratie", il arrive à ce qu'une classe entière la mette en oeuvre: rares sont les élèves qui critiquent et refusent cette expérience. Tout le monde au bout du deuxième jour porte une chemise blanche, puis marche au pas cadencé, se reconnaît à son salut, proclame son nom "La Vague" et propage, en une petite semaine, la terreur en dehors même de l'école. Pire! Attirés par cette société où règnent l'obéissance et d'une certaine façon la solidarité,  séduits par cette autorité et cet esprit de corps, d'autres individus extérieurs à cette classe rallient le groupe. Dans le film, cette histoire, dramatisée, finit dans la tragédie: le professeur ne contrôle plus rien, le sang coule et nous, les spectateurs, nous  assistons impuissants à l'affirmation d'une thèse que nous savons toujours  possible mais que nous refusons toujours d'admettre: non, la bête n'est pas morte. Jusqu'où, là, dans cette salle serions-nous, chacun, capables d'aller ou de ne pas aller?

Dans la réalité, Don Ross, le professeur qui avait mené cette expérience dans un lycée pour analyser les mécanismes du nazisme et la vie quotidienne en Allemagne nazie, raconte dans un livre publié cinq ans plus tard, qu'il l'avait close d'autorité cinq jours après devant l'ampleur qu'elle avait prise et  par la projection d'un film sur les procès de Nuremberg: les élèves en découvrant  que "leur" Vague , fondée sur l' idéologie de la haine, développée dans le culte du secret, n'existait pas et qu'elle était une manipulation, étaient ressortis de là avec un violent sentiment de honte.

Ce film s'inspire de l'expérience de Don Ross mais pas seulement de cela. Un autre type, Todd Strasser, - un drôle de type du reste qui fabrique des fortune cookies, ces petits gâteaux où sont inscrits des devinettes!- auteur américain qui a écrit des livres pour la jeunesse, a publié un livre en 1981 qui relate l'expérience de Ross et se réfère à une expérience en laboratoire menée par un professeur de psychologie à Yale, Stanley Milgram, découvreur par ailleurs de l'expérience du petit monde, que j'ai connue grâce à Flocon. L'expérience à laquelle se réfère Strasser  est celle de ces volontaires réunis dans une salle et qui doivent envoyer une décharge électrique à un patient. Ce dernier est un acteur et ne reçoit aucun courant mais les participants l'ignorent. Au bout d'un certain temps, les participant appuieront sur ordre (l' autorité médicale) sur le bouton qui envoie des décharges dangereuses et  cela malgré les cris de souffrance de plus en plus insupportables. Sur les 636 volontaires, 65% obéissent à ces ordres terrifiants. La soumission - le fameux mot qu'a eu  Eichmann lors de son procès "J'ai obéi"- semble détruire tous les repère moraux et la conscience...

On a de quoi frémir quand on connaît cela: dans le cas de Milgram, l'expérience se déroulait en labo mais imaginer- c'est facile en ce moment- un climat de mécontentement social,  des frustrations,  un esprit de revanche monté en épingle.

La bête n'est pas morte... Je la sens parfois tout près.

vendredi 4 novembre 2011

Enigme 30

Il y a deux minutes, deux personnages de fiction  discutaient à ce comptoir en prenant un café... J'ai pu entendre un peu de leur conversation. La voici:

Personnage A - "Alors tu l'a faite toi aussi!
Personnage B - Ah! oui et comment! Grâce à ma tante...j'ai réussi à aller à Paris et de là, je m'y suis rendu.
Personnage A - C'était héroïque, non? Même si ce fut un terrible carnage!
Personnage B - A vrai dire, j'ai vu le feu mais je n'ai pas compris ce qui se passait.
Personnage A - Comment ça, tu n'as pas "compris"?
Personnage B - Bah, j'étais avec une vivandière; elle m'a dit de changer de monture, après je me suis retrouvé avec des  soldats dont j'ignorais la nationalité..j'ai même été en présence d'un haut gradé, mais je ne l'ai même pas reconnu! Puis je suis tombé de fatigue, je me suis endormi et quand je me suis réveillé, tout était fini! La cavalerie adverse sabrait.
Personnage A - Comme c'est drôle la vie! Ma femme aussi était  cantinière mais on n'a pas dû se battre sur le même champ de bataille, toi et moi, dis donc! Moi, j'étais un petit sergent.. et après le désastre j'ai même sauvé un homme, dans un chemin creux où s'entassaient chevaux et cavaliers, tous morts, enchevêtrés! C'était pas beau à voir...
Personnage B -Tu es donc un héros toi? C'est pas comme moi!
Personnage A - Un héros, un héros, n'exagérons rien... Mon créateur ne m'a pas donné le beau rôle, tu sais.
Personnage B - Il t'a mis en prison comme moi?
Personnage A - Comment tu sais ça, toi ? Remarque, ils n'ont pas beaucoup d'imagination tous ces auteurs-là. Mais bon, j'ai fini par me faire la malle.
Personnage B - Ben moi aussi, figure-toi. Grâce à ma tante, encore une fois..."

A vous de retrouver l'identité des deux personnages et les événements dont ils parlent. Si vous le souhaitez, vous pouvez m'envoyer vos réponses à xtinemer@gmail.com, jusqu'à dimanche soir.
Amusez-vous bien, et bon week-end!

Réponse
Il s'agissait de Thénardier et de Fabrice del Dongo. Ils évoquaient la bataille de Waterloo: le premier dépouillait les cadavres, l'autre y a participé sans rien comprendre.
Les deux seuls gagnants sont Pierre et Catherine! Bravo à vous deux et merci à toutes celles et tous ceux qui sont venus...

mardi 1 novembre 2011

Waterloo à la Comédie Française

Tout le monde en parlait (qui déjà ?), j'avais "loupé" la première salve de représentations la saison dernière... mais trop heureuse d'avoir pu enfin obtenir des places pour cette série de nouvelles représentations, je me faisais une joie de retourner à la Comédie, pour voir jouer du Racine, et Andromaque, s'il vous plaît! J'y allais d'autant plus confiante que je n'avais pas oublié mon plaisir à avoir vu jouer Bérénice, en 2008, aux Bouffes du Nord, dans une mise en scène rigoureuse et vivante de Lambert Wilson.

Cette soirée fut une énorme déception! Il y avait un simulacre de mise en scène, ou alors une mise en scène dont je n'ai pas encore compris à ce jour l'intention (Muriel Mayette est trop subtile pour moi), une direction d'acteurs inexistante, des pensionnaires et des sociétaires de la Comédie qui n'avaient pas, à deux exceptions près (Pyrrhus et Hermione), la tête de l'emploi: Andromaque était incarnée par une comédienne sur le retour, une disciple de Sarah Bernhardt sans doute qui déclamait son texte en s'écoutant et en regardant plus les spectateurs que le protagoniste auquel elle s'adressait, un Oreste tout freluquet qui avait sans doute un train à prendre vu la cadence à laquelle il débitait les alexandrins (et vu la longueur des premières scènes où il cause, il cause, on déraillait vite fait bien fait). Bref, à part les costumes, rien d'enthousiasmant. Une soirée où j'ai perdu mon temps. Pas que moi, d'ailleurs. Des lycéens derrière nous, n'en pouvaient plus! Agacée d'abord par leurs rires étouffés, le cliquetis de leurs touches de portables pour s'envoyer des SMS à qui mieux-mieux, je me suis vite calmée: n'ont-ils pas eu au fond une attitude saine en n'écoutant plus rien et en se distrayant comme ils le pouvaient? Les serpents qui sifflaient sur nos têtes, ce n'était pas ces ados mais ce spectacle assez affligeant. Dommage!