jeudi 28 avril 2011

Yourcenar

"L'être que j'appelle moi vint au monde un certain lundi 8 juin 1903, vers les 8 heures du matin, à Bruxelles, et naissait d'un Français appartenant à une vieille famille du nord, et d'une Belge dont les ascendants avaient été durant quelques siècles établis à Liège, puis s'étaient fixés dans le Hainaut. La maison où se passait cet événement, puisque toute naissance en est un pour le père et la mère et quelques personnes qui leur tiennent de près, se trouvait située au numéro 193 de l'avenue Louise, et a disparu il y a une quinzaine d'années, dévorée par un building.

Ayant ainsi consigné ces quelques faits qui ne signifient rien par eux-mêmes, et qui, cependant, et pour chacun de nous, même plus loin que notre propre histoire et même que l'histoire tout court, je m'arrête, prise de vertige devant l'inextricable enchevêtrement d'incidents et de circonstances qui plus ou moins nous déterminent tous. Cet enfant du sexe féminin, déjà pris dans les coordonnées de l'ère chrétienne et de l'Europe du XXème siècle, ce bout de chair rose pleurant dans un berceau bleu, m'oblige à me poser une série de questions d'autant plus redoutables qu'elles paraissent banales, et qu'un littérateur qui sait son métier se garde bien de formuler. Que cet enfant soit moi, je n'en puis douter sans douter de tout. Néanmoins, pour triompher en partie du sentiment d'irréalité que me donne cette identification, je suis forcée, tout comme je le serais pour un personnage historique que j'aurais tenté de recréer, de m'accrocher à des bribes de souvenirs reçus de seconde ou de dixième main, à des informations tirées de bouts de lettre ou de feuillets de calepins qu'on a négligé de jeter au panier, et que notre avidité de savoir pressure au-delà de ce qu'ils peuvent donner, ou d'aller compulser dans les mairies ou chez des notaires des pièces authentiques dont le jargon administratif et légal élimine tout contenu humain. Je n'ignore pas que tout cela est faux ou vague comme tout ce qui a été réinterprété par la mémoire de trop d'individus différents, plat comme ce qu'on écrit sur la ligne pointillée d'une demande de passeport, niais comme les anecdotes qu'on se transmet en famille, rongé par ce qui entre temps s'est amassé en nous comme une pierre par le lichen ou du métal par la rouille. Ces bribes de faits crus connus sont cependant entre cet enfant et moi la seule passerelle viable ; ils sont aussi la seule bouée qui nous soutient tout deux sur la mer du temps."

                                                          Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux , 1974

                                       Qui sommes-nous et que peut-on en dire?

vendredi 15 avril 2011

Enigme

Je pars une semaine loin de chez moi : là où je vais, pas d'internet...

Je ne voulais pas vous laisser en cette fin de semaine... désemparé(e)s ! Aussi ai-je eu l'idée de vous proposer une grille de mots croisés et de vous donner le temps de la remplir.


Chaque  ligne représente un (ou deux) titre(s) de romans ou nouvelles dont le titre est donné par son personnage principal  (on parle de personnage éponyme, un mot très à la mode en ce moment et souvent mal utilisé). Pour vous aider à remplir cette grille, je vous propose des définitions plus ou moins difficiles. Sachez aussi que les titres d'oeuvres comprenant prénom et nom sont à remplir sans laisser d'espace.

Amusez-vous bien et si vous le désirez, vous pouvez m'envoyer vos réponses à xtinemer@gmail.com avant dimanche 24 avril 20 heures. D'ici là, portez-vous bien .




Horizontalement

1. Il est le héros naïf d'un recueil de nouvelles d'un auteur italien influencé par l'OuLiPo.
2. Ce roman américain, aux forts accents autobiographiques, retrace l'itinéraire d'un marin devenu écrivain.
2 bis. (toujours sur la même ligne) Roman culte de l'horreur: une voiture prend le pouvoir.
3. Roman français qui célèbre la Sologne et qui reçut un prix Goncourt.
3 bis. Hitchcock s'empare de ce roman d'une jeune romancière britannique: Joan Fontaine interprète le rôle-titre.
4. L'oeuvre la plus importante peut-être de la littérature allemande.
5. Ce jeune héros anglais, orphelin, est placé pour la première fois chez un fabricant de cercueils et croque-mort de son état.
6. Elle est une soeur des frères Lantier, une lorette.
7. Un roman qui raconte les rapports de plus en plus tendus entre deux frères normands : l'un des deux s'engagera à la fin du roman comme médecin sur le "Lorraine".
8. Premier volume d'une trilogie qui raconte le néant:  ce personnage, à la mobilité faible,  part à la recherche de sa mère, à bicyclette. Il finira par ramper.
9. Fille d'un tonnelier, avare et immensément riche, elle tombe amoureuse de son cousin dont le père se suicidera, après avoir fait faillite.

Verticalement

I. C'est en lisant un avis de recherche dans le Paris soir de décembre 41 que l'auteur de ce livre remonte le temps pour retrouver la piste et le destin de cette jeune fille.
II. Petite nouvelle où il est question de sculpteur, de castrat, de beauté idéale, de Pygmalion.
III.  Ce roman est une odyssée moderne.
IV. Héros amusant d'une petite nouvelle de Maupassant. En rébellion contre sa femme, cet aubergiste décide de s'occuper davantage de ses poulettes...
IV. bis Roman publié par l'une des soeurs célèbres d'Outre-Manche. Romantique à l'excès.
V. Roman français inachevé. Son auteur, Grenoblois de naissance, y raconte les aventures d'un jeune   polytechnicien chassé de son école et devenu lieutenant.
VI. Ce roman est l'antithèse au masculin de La Princesse de Clèves: un jeune homme  tombe fou d'amour d' une belle Polonaise de dix ans son aînée: les années passent , ils vivent ensemble mais  il se lasse d'elle. Court roman publié en 1816.
VII. La première fois qu'il la rencontre, il la trouve "franchement laide". Son prénom lui rappelle sans cesse ce vers de Racine qui  l'a hanté pendant la guerre, dans les tranchées :
Je demeurai longtemps errant dans Césarée
VIII. Roman qui propose une carte géographique des sentiments.

Réponse
Calyste, Catherine et Patrick ont fait un sans faute. Un grand bravo!
Flocon vient ensuite avec bon nombre de réponses .
Merci de votre participation à toutes et tous. Je publierai la prochaine énigme samedi...
Merci à Patrick de m'avoir fait parvenir cette grille impeccable, un peu moins artisanale que la mienne!

mercredi 13 avril 2011

Yeuse ou quercus ilex

"La colline était couverte de grandes yeuses crépues, couleur de fer."
Le Chant du monde, J. Giono, III, 1

l
                       Ver erat aeternum placidique tepentibus auris                   
mulcebant zephyri natos sine semine flores.
Mox etiam fruges tellus inarata ferebat
nec renovatus ager gravidis canebat aristis ;
flumina jam lactis, jam flumina nectaris ibant
flavaque de viridi stillabant ilice mella

 "Le printemps était éternel, et de leurs souffles tièdes,  les doux zéphyrs caressaient  les fleurs nées sans semences. Bientôt même, la terre, sans être labourée, produisait des moissons et le champ, non travaillé, blondissait sous  de lourds épis. Tantôt coulaient des fleuves  de lait, tantôt  des fleuves de nectar, et de l'yeuse verdoyante tombaient des gouttes de miel blond." Ovide,  Les Métamorphoses, Livre I, v. 107-112, traduction de  A-M Boxus et J. Poucet, 2005    

Ces quelques vers (célèbres et qui ont inspiré bien des peintres... et des philosophes!) évoquent l'âge d'or, chanté aussi par Virgile et Tibulle; ils sont écrits dans une langue simple, et à la fois ciselée puisque la répétition hyperbolique du mot flumina (fleuves) et rythmique de jam...jam (tantôt...tantôt) font entrer le lecteur dans l'univers  merveilleux de l'abondance et de la fluidité.  C'est un paradis où  l'yeuse  pleure du miel : de ses feuilles qui ressemblent à du houx coule le divin breuvage.

Lucas Cranach l'Ancien, 1530
 Après cet âge, qui connaît la paix et la concorde, viendra l'âge d'argent où le printemps éternel disparaîtra au profit des quatre saisons, obligeant ainsi l'homme à s'abriter des rigueurs de l'hiver et à travailler la terre. Après l'âge de bronze qui révélera son esprit belliqueux  arrivera l'âge de fer, l'âge maudit, où la violence et la soif de posséder pousseront les dieux à quitter la terre, tant ils seront scandalisés et déçus par les hommes.

Envers et contre tout, l'yeuse est toujours là et force toujours mon admiration. C'est un bel arbre rustique, puissant, qui persiste et résiste au temps. Seuls les changements climatiques semblent avoir raison de cet arbre typiquement méditerranéen. Il migre vers le nord !

lundi 11 avril 2011

You only live once

Contribution de Marine


 C'est un peu comme ça qu'on peut, en quelques mots, résumer l'état d'esprit des Strokes.


.

 Ce groupe new-yorkais porté par la voix du charismatique Julian Casablancas est l’événement de ce printemps 2011. Et la saison ne pouvait être mieux célébrée.

Cinq ans que ce groupe mythique, découvert par le grand public français un peu sur le tard grâce à une publicité EDF (et le désormais célèbre The end has no end), ne nous avait fait l’honneur d’un titre.

Portés peut-être par le succès solo de Casablancas dont l’album, Phrazes for the Young, a été - à juste titre- salué par la critique, les cinq se sont retrouvés dans la banlieue de la Big Apple pour enregistrer un petit bijou de 10 titres, Angles.

Finis les frasques et les excès, on ne vit qu’une fois, certes, mais encore faut-il vivre. Et arrêter de se détruire.

Et si certains, perplexes, craignaient qu’avec la sagesse ne s’installent aussi l’ennui et la monotonie, qu'ils se rassurent tout de suite. Dés les premières notes de Machu Picchu, les Strokes emplissent l'air et font se hérisser nos poils. Quelques notes électro viennent parfaire avec justesse l’ambiance électrique portée par les guitares omniprésentes de Nick Valensi et Albert Hammond Jr., désormais marque de fabrique du groupe.

Et le frisson ne s’arrête pas là. Under Cover Of Darkness est une petite perle qui devrait devenir aussi culte que Last nite, encore aujourd’hui incontournable dans toute soirée digne de ce nom. Et dont il est impossible de se lasser.


Leur tournée américaine affiche déjà complet. Et si pour l’instant aucune date n’est encore prévue en France, espérons que leur passage chez nos voisins anglais à l’occasion du Reading Festival leur permettra un petit crochet parisien !

samedi 9 avril 2011

Y a des Zazous

J'ai du mal à quitter l'univers du Z bien plus amusant que celui du Y !

Enigme

Pour lutter contre le redoutable Monsieur-je-sais-tout, j'ai été dans l'obligation d'apporter quelques modifications à des portraits de personnages romanesques célèbres. A vous de deviner quels sont les trois couples qui se cachent derrière ces portraits que j'ai réécrits le plus fidèlement possible,  en ayant recours à des synonymes essentiellement. Puissent les auteurs de ces textes me pardonner ma "cuisine"!

 Qui regarde qui?

1. Mes yeux furent soudainement happés par de belles épaules arrondies sur lesquelles j'aurais aimé pouvoir m'abandonner, des épaules discrètement découvertes qui semblaient  se colorer comme si elles étaient exposées pour la première fois, de charmantes épaules qui avaient une vie et dont la peau mate étincelait à la lumière comme une écharpe de satin.

2. Ce fut comme une mirage. Cette femme était debout au milieu des chaises, isolée ; ou du moins il ne vit âme qui vive dans  l'éclat que lui envoyèrent ses prunelles. En même temps qu'il se déplaçait, elle baissa le visage. Il abaissa sans le vouloir les épaules; et quand il se fut éloigné, dans la même rangée, il la dévora des yeux.


3. Je m'étais imaginé une vieille bigote de méchante humeur ; la bonne dame de M. de Pontbois ne pouvait être autrement à mon avis. Je vois un visage plein de charmes, de grands yeux verts emplis de douceur, un teint éclatant, les courbes d'une gorge attirante.[...]Elle se saisit avec un sourire de la lettre que je lui tends d'une main moite, l'ouvre, parcourt rapidement celle de M. de Pontbois, revient à la mienne, qu'elle lit complètement, et qu'elle eût lu et relu encore si son valet ne l'eût prévenue qu'il fallait rentrer. 
"Eh! jeune homme, me dit-elle d'une voix qui me fit frissonner, vous voilà sur les routes bien jeune; c'est navrant assurément". Puis, sans me laisser le temps de parler, elle renchérit: "Allez à la maison m'attendre; demandez qu'on vous donne à manger; après la messe, je m'entretiendrai avec vous.

Je reconnais que l'énigme est assez difficile à résoudre... Je donnerai des indices si cela est nécessaire.

Amusez-vous bien et comme d'habitude, si vous en avez envie, vous pouvez m'envoyer vos réponses à xtinemer@gmail.com. Vous avez jusqu'à dimanche 20 heures.

Réponse
La gagnante de ces trois énigmes est Catherine. Viennent ensuite Flocon, puis Jacques. Bravo à vous trois, parce que ce n'était pas facile.

1. Mes yeux furent tout à coup frappés par de blanches épaules rebondies sur lesquelles j'aurais voulu pouvoir me rouler, des épaules légèrement rosées qui semblaient rougir comme si elles se trouvaient nues pour la première fois, de pudiques épaules qui avaient une âme, et dont la peau satinée éclatait à la lumière comme un tissu de soie. Le Lys dans la  vallée, Balzac. Il s'agit de la scène du bal où Félix de Vandenesse rencontre pour la première fois Mme de Mortsauf.

2. Ce fut comme une apparition.
Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne, dans l'éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps qu'il passait, elle leva la tête ; il fléchit involontairement les épaules ; et, quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda. L'Education sentimentale, Flaubert. Il s'agit du début du roman où Frédéric Moreau voit pour la première fois Mme Arnoux.

3. Je m'étais figuré une vieille dévote bien rechignée: la bonne dame de M. de Pontverre ne pouvait être autre chose à mon avis. Je vois un visage pétri de grâces, de beaux yeux bleus pleins de douceur, un teint éblouissant, le contour d'une gorge enchanteresse. [...] Elle prend en souriant la lettre que je lui présente d'une main tremblante, l'ouvre, jette un coup d'œil sur celle de M. de Pontverre, revient à la mienne, qu'elle lit tout entière, et qu'elle eût relue encore si son laquais ne l'eût avertie qu'il était temps d'entrer. "Eh! mon enfant, me dit-elle d'un ton qui me fit tressaillir, vous voilà courant le pays bien jeune; c'est dommage en vérité." Puis, sans attendre ma réponse, elle ajouta: "Allez chez moi m'attendre: dites qu'on vous donne à déjeuner; après la messe j'irai causer avec vous."  Les Confessions, Jean-Jacques Rousseau. Il s'agit de la première scène où Jean-Jacques Rousseau rencontre Mme de Warens.

Merci d'avoir joué et de participer aussi régulièrement à ces jeux.

mercredi 6 avril 2011

Yéti

Vous connaissez tous le Yéti, non?


Oui, évidemment, avec cet album de Hergé publié en 1960. Hergé se documente auprès de Maurice Herzog  qui a vaincu l'Annapurna en juin 1950 pour écrire son scénario. Il se renseigne sur l'alpinisme, les sherpas, dont l'un s'appellera malencontreusement Sahib ( Hergé confondant culture tibétaine et vocabulaire indien colonisateur) et aussi sur le Yéti que Herzog prétend avoir vu ! Eh oui !

Vous vous rappelez tous qu'il s'agit du crash d'un avion  à destination de Katmandou et qui transportait l'ami chinois de Tintin, Tchang. Tintin dans un rêve voit Tchang vivant et décide de se rendre sur les lieux - au Népal - malgré les exhortations du Capitaine Haddock à la prudence et à la raison.  Arrivé sur place , notre héros monte une expédition avec des sherpas, terrorisés à l'idée de rencontrer le Yéti. La suite et la fin, vous la connaissez. Cet homme des neiges n'est pas aussi abominable que cela!

Dans ce récit pas de méchant, hormis la montagne. D'autre part, dans cet album, le rêve fait son entrée et pousse Tintin à partir, animé par cette conviction intime que Tchang vit. On frôle avec le paranormal et la fameuse scène (drôle) de lévitation du moine bouddhiste tibétain nous transporte dans ce monde étrange.  La spirutalité et cette sagesse orientale légendaire dominent cette bande dessinée : les moines sauvent l'expédition de l'avalanche, affirment que Tchang est vivant, indiquent le chemin du repère du Yéti. Sagesse à laquelle s'oppose le Capitaine,  encore que dans cette histoire il se montre plus que jamais très paternel à l'égard de Tintin.

C'est un album que j'aime beaucoup: il est formidablement optimiste: on peut aller décrocher la lune dès lors qu'on est convaincu...

Pour vous faire sourire aussi, je vous renvoie à l'article Yeti qui montre encore la crédulité de notre humanité!

lundi 4 avril 2011

Y ou de l' u à l'i



Equivalent à l'upsilon grec υ  prononcé probablement [y] comme dans sur,  le Y latin  apparut autour des années 100 avant J.-C.: ce son [y]  était phonétiquement étranger  à cette langue. Il servit donc à la transcription des mots grecs comme  tyran, physique mais aussi précédé dans de très nombreux  mots d'un h, hymen, hyperbole, hypothèse,   lettre destinée à transcrire l'esprit rude  grec qui surmonte toujours en initiale le υ.

Le y latin suivant la destinée du upsilon grec finit par se prononcer i. Ce i peut être en français un  i voyelle surtout dans les mots tirés du grec, précisément (hypnose), un i consonne (yeux, yole), enfin un i voyelle + un i consonne (payer,octroyer).

Si l'y a la même valeur que l'i simple,  et si l'i a souvent remplacé un  y dans des mots qui comportaient pourtant  un υ grec, les copistes sans doute  par souci d'élégance l'ont réintroduit abusivement  au début ou à la fin de bien des mots comme ycelui, ymage, loy, roy, bey,  aussy, etc. qui ne l'exigeaient pas !
De l'art de compliquer les choses!

samedi 2 avril 2011

Enigme


Voici trois textes qui évoquent chacun un personnage de fiction .  A vous de répondre à la question:
Qui-suis-je?

1. A l'ombre des oliviers, les yeux sur l'horizon, je suis plongé dans mes pensées : la mort ne tardera plus maintenant. Mais je suis rassuré: je mourrai de vieillesse comme Il me l'avait annoncé...
Je demande encore quelques jours pour revivre les événements qui m'ont ramené ici, différent.

Il y a bien longtemps, alors que tous les vergers tenaient une fois de plus la promesse de leurs  fleurs, j'ai  dû quitter mon pays, pour aller défendre l'honneur de mon peuple, laissant derrière moi mon jeune fils qui marchait à peine. J'ai abandonné ma femme, mes parents.  Cette guerre ne me disait rien qui vaille. Pourquoi devais-je partir si loin combattre pour d'autres rois qui  s'étaient sentis insultés?

Si je n'ai pas perdu  la vie et si mes qualités ont été reconnues, j'ai perdu  beaucoup d'années. La guerre a pris fin, dans un bain de sang que je n'avais pas nécessairemet voulu. Je ne savais pas à l'époque que le plus dur était devant moi... J'ai découvert alors la nostalgie.




2.  J'ai voyagé à travers le monde, mené bien des enquêtes et résolu beaucoup d'affaires. Pourtant mon créateur ne m'a fait ni vieillir ni évoluer: je suis l'éternel jeunot, accompagné de ses non moins éternels acolytes, un grincheux et deux braves types pas bien fins mais pas bien méchants non plus.




 3. Je me suis enfui avec mes proches, mais j'ai perdu ma femme et j'ai laissé derrière moi ma ville à feu et à sang. A l'heure où j'écris ces quelques lignes, tout ne doit être que ruine et désolation.  J'ai juré de reconstruire ma ville, même si c'est ailleurs. J'ai longtemps erré. Sur ma route, j'ai croisé une femme que j'aurais pu aimer. Mais le devoir m'oblige à renoncer . Demain, je hisserai les voiles et je repartirai. J'ai le pressentiment qu'elle ne supportera pas mon départ.


Comme vous en avez l'habitude, vous pouvez envoyer vos réponses à xtinemer@gmail.com avant dimanche soir 19 heures. Si vous avez besoin d'indications complémentaires, n'hésitez pas. Amusez-vous bien!

Réponse
Les heureux gagnants de cette énigme sont Calyste,  Flocon,  Paul et Pierre.
Eric,  Marine et  Patrick n'ont pas démérité (deux réponses sur trois). Cathie et ZapPow  ne m'ont pas envoyé leurs réponses, mais d'après ce qu'ils me disent, ils ont eux aussi  trouvé deux réponses sur trois.
Bravo à vous tous!

Il fallait donc trouver:
1. Ulysse
2. Tintin
3. Enée


trois aventuriers, en quelque sorte...