vendredi 31 décembre 2010

Zinnia

« Vous allez cultiver des fleurs, Jourdan ? – Oui, madame Hélène. – Ça se vend bien ? – Ça ne se vend pas, dit-il, c’est pour moi, vous pourrez en prendre tant que vous voudrez. »




« Et qu’est-ce que vous allez en faire, Jourdan ? – Rien, dit-il, comme ça, pour le plaisir. J’en ai assez de faire du travail triste. »  Jean Giono, Que ma joie demeure,1936

Que 2011 vous apporte santé et puissiez-vous, chaque jour, cueillir l'instant!

mercredi 29 décembre 2010

de Z à G

Comment cette lettre,  la sixième de l’alphabet grec (le ζ), a-t-elle été reléguée à la dernière place de l’alphabet latin et par conséquent à la vingt-sixième et dernière du nôtre ?


Les Latins en cessèrent l’usage, après l’avoir reçue des Grecs, pour le reprendre  vers le temps des Gracques et définitivement au temps de Cicéron.

Le son [z]  que représente cette lettre n’était pas utilisé en latin, comme il l’est couramment en français quand la lettre s est placée entre deux voyelles (position intervocalique) comme par exemple dans le mot « rose » [roz] ; l’usage du z était beaucoup plus fréquent au 17ème où l’on écrivait  hazar, dézir, roze. Or le latin, par un phénomène phonétique appelé rhotacisme a fait passer la plupart de ses s intervocaliques en r, simplement parce que le son [z] n’existait pas dans son système phonologique. Ainsi cet alphabet hérité du  grec (par l’alphabet étrusque) a pu se passer de la lettre Z pendant longtemps.


En revanche, le latin avait besoin d’un son qui n’existait pas dans l’alphabet dont il avait hérité : le son [g] comme dans Gaule. En effet le gamma grec  Γ  (ou γ minuscule)  notait le son [k] et non le [g]. Il fallait donc inventer une nouvelle lettre ! Les Latins ajoutèrent au C une nouvelle barre et créèrent ainsi la lettre G, au 3ème siècle avant J.-C probablement. Cette nouvelle lettre s’est tout naturellement glissée à la place du Z qui ne servait à rien ! D’où ABCDEFG et non ABCDEFZ. Ce n’est que bien plus tard, au  1er siècle avant J.-C semble-t-il, que le Z a été réintroduit  en latin pour noter les mots empruntés au grec et placé à la dernière place pour ne pas altérer l’ordre des lettres.